Pierre habillée d’une peau
C’est en cherchant à donner un sens à leur monde (en transformant la pierre en symbole) que nos lointains ancêtres sont devenus pleinement humains.
Notre relation à la pierre est si lointaine et intime que nous avons baptisé les débuts de l’histoire humaine « l’âge de la pierre ».
Aujourd’hui, pourtant le monde minéral est considéré comme la forme la plus basse dans l’échelle de la création.
Pour l’homme contemporain, le vêtement, seconde peau dans le prolongement du cerveau, prend fonction d’un langage qui en vient à parler de l’individu qui la porte.
En amont du vêtement, le textile (fibres organisées en réseaux, réseaux constituant le tissu, image de la structure de l’univers.)
L’homme d’aujourd’hui a généré un univers conceptuel très puissant composé d’images associées en réseaux, ces réseaux forment eux-mêmes de nouvelles images que l’on pourrait qualifier de spectrales dans le sens où elles sont coupées du temps, du lieu et donc de la vie.
La crise sanitaire que nous traversons nous rappelle qu’il existe un lien indéfectible qui unit l’être humain à son milieu.
Pierre habillée d’une peau estompe les limites entre le minéral et l’animal.
La matière n’existe pas, elle n’est qu’une vision de l’esprit, seule la présence existe.
Composition : Pierre bleue de Soignies, peaux de poissons destinées aux ordures – ‘Minéralisation’, empreinte, onction – 28x30x19 cm – 2020
Photos : Bart DECOBECQ