La tresse

La tresse

Le point, micro-perception indistincte et fondamentale est en mesure à travers son oscillation de transmettre le mouvement dans l’espace.
Par analogie avec la pensée de Démocrite sur la compréhension du monde, ces rythmes, sortes de filaments qui ne sont rien d’autre que la manifestation de l’énergie du grand vide, créent une tresse par le toucher traversant et le retournement (chacune des lettres de l’alphabet est formée de lignes qui se touchent, se traversent et se replient sur elles-mêmes). Cette tresse, forme d’écriture est le prologue de la matière, un ordre du réel de nature spectrale.

Au VIème siècle av. J.C., Démocrite pensait que s’il était possible de créer un nombre illimité de tragédies avec les 24 lettres de l’alphabet, la nature pouvait créer un nombre illimité d’univers (sorte de multivers) avec un nombre illimité d’atomes (au sens que leur donnait Démocrite : particules insécables et indéterminées dans le grand vide). Cette spéculation renvoie de façon troublante à la vision contemporaine de la physique de pointe quant à l’émergence de la matière.

Le monde qui nous entoure est basé sur le concept des petites perceptions (Liebniz, XVIIème siècle), de ces points subtils qui exercent sur nous un effet subliminal parce que nous ne les remarquons pas. Ces petites perceptions sont de la plus haute importance car elles sont à l’origine des impressions que les corps environnants font sur nous et qui enveloppent l’infini, cette liaison qu’à chaque être avec tout l’univers.

Composition : Peaux de poissons destinées aux ordures- Minéralisation, empreinte, broderie manuelle- 2250 x 15 x15 cm- 2022.

Photos : Bart DECOBECQ